vendredi 4 mai 2012

Réseaux sociaux : combien « d’amis » rencontrez-vous par mois ?

Les réseaux sociaux, les réseaux sociaux...
Vous êtes sur quel réseau social, vous ?

A distinguer des réseaux professionnels, attention. Ils n'ont... pardon, ils n'avaient pas la même vocation. Mais, les intentions du début ne se vérifient apparemment pas dans la durée. Une case pour chaque chose, chaque chose à sa place : ce n'est plus ça, dirait-on. A l'instar du zapping TV, le consommateur zappe aussi vite qu'il consomme, aime et "désaime".
Le comportement sur les réseaux n'est pas différent. Pourquoi le serait-il ? Ce sont les mêmes gens qui y sont : vous et moi. Aussi, les réseaux ne servent plus à une seule chose mais à plusieurs. On s'y engouffre pour briser sa solitude, sa routine qu'on travaille ou pas. On s'y projette pour se montrer, exister qu'on soit connu ou pas. On y circule pour chercher, pour trouver tout et rien. C'est une zone de trésors et de désespoirs. C'est un lieu de promotions et de débauches. C'est un endroit décomplexé et facilitateur. C'est une place où si vous n'êtes pas, vous n'êtes pas !
J'aime à dire que c'est une autre forme de journalisme, de culture du quotidien de nos intérêts propres : on y pioche ce qu'on préfère à coup de "j'aime", on y écrit ses enthousiasmes, ses recommandations, ses coups de gueule. On y pose son soutien et ses considérations. On y vit pour certains. En résumé, ça crée du lien. Et là, je dis : quel est la qualité de ce lien ? Quel est la vocation de ce lien ? Quel est la profondeur de ce lien ?
S'il est facilitateur pour prendre contact - et oublions ceux orientés pour le sexe, nous savons, vous et moi, que ce sont des réseaux qui ont un taux de transformation les plus hauts - combien de personnes se rencontrent dans la réalité suite à une demande "je veux être ton ami" ? Et quelque soit le nom donné, par le réseau en question, à la prise de contact "mise en relation", "demande de présentation", etc, dites-moi honnêtement combien de personnes avez-vous rencontré en réel après votre acceptation "oui, j'accepte ta demande" ?
Cela me fait penser à toutes ces cartes de visite qu'on m'a imposé sans jamais m'avoir parlé, ni même écouté. On fait quoi après : on s'appelle et on boit un verre ? Prendre le risque de perdre mon temps ?

Si les réseaux fonctionnent si bien c'est aussi parce qu'ils font gagner du temps. S'approcher par voie de réseau me semble, en effet, être un excellent outil pour s'appréhender et répondre un tant soit peu à son attente, à sa recherche ou à ses objectifs selon la situation de chacun. 
Toutefois, si la mission est d'avoir un nombre illimité de contacts pour obtenir un trophée : il y a BUG. Si le but est d'être connu de tous et de ne connaître personne, bien vu ! Mais ça fonctionne pour les annonceurs et les gros événements ! Si toutefois vous étiez, comme moi, dans la volonté de connaître, de partager, d'échanger plus que des banalités, de participer à des événements et de faire participer à des événements pour rencontrer des gens, le réseau virtuel à ses limites (oui, il est étonnant de remarquer que lorsqu'on parle du Web, il est dit "réseau social" et que le mot seul "réseau" est consacré au réel). 
Combien s'inscrivent à des événements sans jamais s'y rendre ? Combien ne s'y inscrivent pas et y vont ? Combien de conversations discontinues à tel point qu'elles deviennent souvent obsolètes ? Combien de requêtes ouvertes sans réponse qui ferait penser qu'il n'y a en fait personne de l'autre côté ? Ou pire que ce soit disant "ami" ne s'intéresse pas à moi voire n'a pas de temps à me consacrer ? Si même sur le réseau social les gens n'ont pas le temps : que reste-il ? Ah, oui, nous avons gagné La dispersion. Le truc qui rend dingue, improductif, volatile, incompétent, malheureux, inconstant.... Je continue ? Le truc qui vous fait perdre toute crédibilité et fiabilité : le truc qui fait qu'on s'éloigne de vous !
Nous recherchons tous la confiance. Elle ne s'imagine pas. Elle se vit !
La virtualité a, comme d'une certaine manière, ôter tout sens d'engagement, comme si le nombre noyait chacun et que le paradoxe d'être vu en restant invisible satisfaisait le plus grand nombre.
Ne serait-ce pas l'apparition d'un symptôme : celui de la problématique de l'affirmation de soi ?
Quoiqu'il en soit si nous devions nous faire une idée des personnes selon leurs comportements, que dirions-nous de ce qui se passe sur les réseaux ?
"Tout le monde s'en fout" est une phrase qu'on me dit souvent ; "Et vous quelle attitude avez-vous pour ne pas vous en foutre, pour ne pas être de ceux là ?", je questionne à mon tour.


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