Marre de l’impératif !

Qu’est-ce que l’impératif ?

C’est une façon de vous parler qui se résume à :

Ne faites pas ceci ! Soyez vigilant ! Prenez votre vie en main ! Raisonnez- vous !

Initialement, c’est la formule pour donner des ordres ou des indications importantes qui sont du devoir de tout à chacun de suivre pour le respect de l’organisation.

Toutefois, lorsqu’il s’agit de l’apprentissage humain, est-ce une formule appropriée ?

Ne dit-on pas d’ailleurs que lorsqu’il est dit à un enfant « ne met pas tes doigts dans la prise ! », il y a plus de risque qu’il le fasse.

C’est dû à plusieurs paramètres.

 

Un de ceux-ci est qu’un humain est un être d’expériences aussi c’est parce qu’il tente qu’il comprend une nouvelle information. Combien feraient du vélo s’il avait entendu essentiellement « ne monte pas sur le vélo, tu vas tomber ! » et avaient pris au pied de la lettre cette interjection ?

Un second paramètre est que le cerveau entend la phrase de façon simple et positive : il ne traite pas spontanément le « ne pas » qui demande un effort d’analyse. Aussi, le cerveau entend tout d’abord « Mets tes doigts dans la prise ! » avant d’interpréter qu’il faut faire le contraire soit : « Ecarte toi de la prise ! ».

En dehors de la formulation négative, il y a cet impératif.

Mais pourquoi dans le champ du développement personnel, nous serions interpellés par des « bougez-vous ! », « réveillez-vous ! », n’est-ce pas une façon paradoxale que de vouloir aider en secouant ?

Cela me rappelle ce qu’on appelle « l’éducation à la dure », vous savez celle où punitions, tortures physiques et/ou morales étaient les fondations d’une certaine autorité voire une autorité certaine.

Est-ce que les métiers d’aide s’inscrivent dans un rapport d’autorité ?

Les métiers d’aide s’appuient sur la collaboration et la responsabilité de chacun des protagonistes. Il n’y a pas de compétition, ni de défis individuels, ni de hiérarchie. Le discours nécessaire est le discours de la bienveillance. La bienveillance s’inscrit dans des mots positifs, dans une syntaxe simple et respectueuse.

Et si les commerciaux en abusaient : l’acte de vente serait valorisé et le mot « négociation » prendrait tout son sens.